Droit D'Adoption T1 Le Monstre du Bosquet de Kyne

Me voilà au crépuscule de ma vie. J'ai parcouru les terres hostiles et glacées de ma terre natale pour vous relater sur cet ouvrage une des plus belles légendes de Bob Lennon. Oh, vous le connaissez surement sous d'autres noms : Le Dovahkiin, le Pyro-barbare et j'en passe. Mais connaissez-vous l'homme qui mena d'une main de fer la rébellion Sombrage ? L'homme qui vainquit Alduin ? L'homme qui revint vivant du Monde des Morts ? Peut-être pas. Néanmoins, je vais vous relater une chronique d’un de ses glorieux faits d'armes sur ce frêle amas de pages fripées.





                                                                   Droit d’Adoption
                                                                        Tome 1
                                                            Le Monstre du Bosquet de Kyne
                                                                Un récit de l’Anonyme






Partie 1- L'Attaque du Bosquet

C'est par une froide nuit d'automne que tout commença. Bob Lennon était en train de ripailler avec ses plus fidèles compagnons d'armes autour d'une large table en chêne, célébrant l'arrivé des Compagnons parmi les rangs de son armée. Il ne participait pas au tumulte général et écoutait distraitement la mélodie de la pluie qui frappait avec acharnement sur le toit de son manoir. Bob n'était pas du genre casanier, et le fait de rester enfermé de la sorte ne lui plaisait pas du tout. Il fallait à tout prix qu'il aille prendre l'air. De toute façon, ce n'était pas quelques gouttes d'eau qui allaient l'empêcher de faire un tour. Ses mains solides agrippèrent sa hache. Il s'apprêtait à sortir quand Calder, trempé et exténué, fit irruption dans la pièce. Ce dernier peina à reprendre son souffle et ses esprits.

--Unité C4LD3R... dit Bob d'un ton las. Pourquoi ne portes-tu pas l'équipement que je t'ai attribué ?
Calder le dévisageait comme s'il était fou.
--Je... Mon thane ce n'est pas le moment. J'étais de passage au Bosquet de Kyne, une bête hideuse sévit dans la région ! Elle enlève les enfants, détruit les cultures et empoisonne l'eau des rivières et des puits de son haleine pestilentielle. Les marchands ambulants et les caravanes Khajiit sont bloqués. Les gardes ne laissent personne entrer ni sortir.
--Et en quoi ça m'intéresse ?
Kharjo se leva brusquement de table.
--Et bien, la caravane du Khajiit pourrait se faire attaqué par cette créature... suggéra Kharjo d'un ton innocent.
--Quoi ? Oh non, c'est vrai, les Poupets ! Les Poupets sont en danger ! (Le Barbare avait soudainement prit une voix fluette) Il faut sauver les Poupets ! Kharjo ! Unité C4LD3R ! Préparez un chariot de victuailles, recouvrez--le d'un jute d'écaille et accompagnez-moi ! Lydia : arme les larbins, laisse les Gays Compagnons ici ! Nous allons chasser ce monstre ! Je monte me préparer !

Le Pyro-barbare se massa la tempe calmement, il lui fallait assimiler la situation et ne pas se précipiter.
Il monta à l'étage.
Il n'avait aucune idée de quel type de monstre il allait affronter là-bas, aussi il ne lésina pas sur l'équipement. Il passa sa hache, son arc et son carquois dans son dos, enfila l'armure du "Barbare" puis enfourna un maximum de potions et de nourriture au fond de son sac en toile de jute.

--Papa... murmura une voix mélodieuse derrière lui.
Bob fit volte-face et aperçut Ma'Isha, sa fille Khajiit. Il afficha une mine réjouie.
--Il est tard Poupette, tu devrais dormir.
--Papa, reprit-elle en ignorant sa remarque, je peux venir avec toi ?
--Tu sais bien que non Ma'Isha...

Elle poussa un soupir de déception. Bob l'embrassa derrière l'oreille et lui fit un clin d'œil. « Sois bien sage et reste gentille avec Lucia. », lui dit-il avant de sortir.
Dehors, la pluie avait cessée mais la boue souillait ses bottes en fourrure. Il remarqua, non sans éprouver un agréable sentiment de satiété, que tout avait été fait selon ses ordres. Le chariot était plein à ras bord de tout les mets de son garde-manger—il n'aurait aucun mal à en racheter tant il avait d'argent inutile—et recouvert d'un jute d'écaille. Calder prenait les rênes et Kharjo s'était placé à ses côtés, Bob décida de les suivre avec Crin d'Ombre, le cheval des ténèbres.
Un long voyage les attendait en perspective.
Finalement, celui-ci fut plus long que prévu mais sans encombres, quelques ennemis, un dragon, deux ou trois ours, rien qui ne pourrait leur poser problème.


Partie 2- Le Monstre à cornes

À l'entrée du bosquet, un garde bouffi leur fit signe de s'arrêter.
Le Barbare prit la parole.
--Nous apportons des vivres et on vient vous débarrasser de cette bête.
--Et vous êtes, monsieur le philanthrope ?
--Bob Lennon, le Pyro-Barbare ! »

Le garde parut décontenancé une seconde, les toisa d'un air méfiant puis retira subitement le jute en écaille.
« Et ça c'est quoi ? »
Il désignait de son doigt potelé une petite forme tapis parmi la nourriture. C'était Ma'Isha ! Elle était recroquevillée entre deux meules de fromage. Bob fut tellement abasourdi qu'il faillit être désarçonné.
--Surprise... dit Ma'Isha d'une petite voix.
Le garde frotta son gargantuesque double menton du dos de la main et leur fit signe de passer. Bob Lennon gratifia sa fille d'un sourire mi-fier, mi-sévère. Il ne lui adressa pas la parole et ne la réprimanda même pas sur ce qu'elle avait fait, son regard seul finit par la faire culpabiliser. Ou peut-être prenait-elle un air faussement coupable ? Bob envoya Calder et Kharjo apporter la nourriture à la caravane de Kharjo, aux gardes de Vendeaume, à la famille de Calder et aux quelques réfugiés.
Il leur confia par la même occasion Ma'Isha.
Toujours est-il qu'il arpenta les environs comme un loup traquant sa proie. L'endroit était désert, les habitants s'étaient enfuis ou étaient trop amaigris par la faim et la peur qu'ils restaient chez eux. À certain endroit on sentait un relent fétide. Les gardes, êtres chétifs et rachitiques, semblaient déambuler comme des fantômes.
Bob entra dans un bâtiment qui semblait être une auberge, le tavernier devait être dedans puisque c'est lui qui dirigeait le bosquet. Or, personne ne s'y trouvait. Même les ragnards devaient avoir pris congé.
Dans un excès de fureur, il mit à sac toute la pièce. Tout le monde s'était enfui ! Il s'était tous enfui comme des lâches !
Bob Lennon sortit, exaspéré. Il se dirigea vers les écuries de Veandaume, là où se trouvait les quelques réfugiés. Peut-être que l'aubergiste s'y trouvait, après tout. Mais sur le chemin, le Barbare trouva Calder et Kharjo gisant dans la neige, inconscient, près du chariot de vivres. Ma'Isha, quant à elle, était introuvable ! Il se mit alors à l'appeler une fois, puis de plus en plus frénétiquement. Le silence était total. Le Barbare se mit à imaginer tout et n'importe quoi : Ma'Isha, blessée, à la merci de cette créature. Il rentra dans telle frénésie qu'il se mit à frapper frénétiquement Calder avec toute la force dont il disposait alors que ce dernier sombrait encore dans l'inconscience.
--Calder, espèce de sac !! Tu ne sers vraiment à rien !!
Une fois défoulé, il releva que le chemin enneigé portait des traces. Comme si on y avait traîné quelque chose. Motivé par la crainte, il remonta la piste une centaine de mètres jusqu'à une caverne. Devant celle-ci, il hurla avec rage, bien que l'ont ressentait la peur dans sa voix : « J'arrive Poupette ! Et ceux qui oserons la toucher, mourront avant même de s'en rendre compte ! » Sa provocation faisait écho, il sortit sa hache et s'engagea pour finalement se faire avaler par les ténèbres.
L'obscurité ambiante était telle que le Barbare fut contraint d'allumer une torche au risque de se faire repérer. Après tout si la bête était si féroce que ça, la discrétion et un coup de dague entre-les reins ne suffiraient sûrement pas à l'abattre...
Il progressait dans les boyaux de roche, s'attendant à voir surgir le monstre à chaque tournant. Finalement, il finit par déboucher dans une vaste salle. Elle était déserte. Quelque chose attira cependant son attention : au centre de la salle se trouvait une épée en bois, semblable à celle qu'il avait offerte à Ma'Isha pour s'entraîner ! Où était-elle
Tout à coup, un choc monumentale souleva le Barbare du sol et le projeta quelques mètres plus loin. Il se releva péniblement. Son menton écorché laissait échapper un filet de sang. L'ire dans laquelle il rentra ne fit que grandir encore plus à la vue de son adversaire : devant lui se tenait de toute son long un minotaure, mais pas un banal minotaure non, la créature faisait deux fois sa taille et ses biceps étaient aussi gros que la poitrine de Lydia !
--Eh, toi la saloperie ! cracha Bob Lennon. Où est ma Poupette ?
Malheureusement rien à part l'écho et la respiration rauque du monstre ne lui répondit. L'immondice chargea, tentant de l'encorner. Le Pyro-barbare esquiva d'un pas de côté et balança son genou dans les côtes du monstre qui s'écarta immédiatement en émettant une sorte de couinement. Le Barbare sortit sa hache et frappa, visant la tête de son adversaire toujours en position de charge.
Sa lame ne rencontra cependant que la corne droite du Minotaure, qui tourbillonna en l'air. Il l'attrapa adroitement d'une main et la planta dans le flanc du monstre. Ce dernier beugla de douleur et écrasa son énorme poing contre le torse de Bob Lennon qui valdingua plus loin. Le Pyro-Barbare était une nouvelle fois à terre et avait perdu sa hache. Le goût du sang lui emplit dans la bouche mais il sourit de satisfaction. Il était désarmé mais se trouvait au milieu de la salle, là où résidait la seul arme à sa portée.
Il s'empara de l'épée en bois et attendit. Le monstre venait de retirer sa corne de son flanc et claquait rageusement ses sabots contre le sol. De la fumée sortait même de ses naseaux.
(Une chose à savoir sur les minotaures c'est que ce ne sont décemment pas des créatures intelligente, pourtant il ne fallait pas l'être pour comprendre que Bob Lennon était à sa merci, du moins il l'aurait été s'il avait été un autre.) Le Monstre se jeta littéralement sur son adversaire.
C'est là que le Barbare frappa.
Il enfonça, avec une grande précision l'épée en bois, jusqu'à la garde dans la blessure du Minotaure. Ce dernier émit un tel cri d'agonie qu'il en fit trembler toute la caverne. Les dix secondes qui suivirent ensuite, il était mort.

Le Barbare se releva, reprit sa hache, la passa dans son dos et se hâta de reprendre l'épée en bois sur le cadavre du Minotaure. Il remarqua quelque chose, un parchemin enroulé minutieusement autour du pommeau de l'arme de bois.
-- Qu'est ce que c'est que ça ? s'interrogea Bob Lennon.
Il déroula la note et la lut à haute-voix.
"Bob Lennon, si vous avez survécu au Minotaure, rejoignez-moi au cœur des ruines naines de l'antique cité de Vardenfell. J'y serais en compagnie de ma fille légitime, Ma'Isha."
Le Barbare serra si fort le papier qu'il faillit s'en faire éclater les veines.
--Tu ne peux pas te cacher éternellement fumier, je te retrouverai.


C'est ainsi que ce termine la première partie de notre histoire. Le lin me manque et je n'aime pas l'idée d'écrire sur des peaux de bêtes. Je réserve la suite de l'histoire à un prochain tome.
L'Anonyme.






Pour Notre Pyro-Barbare préféré
Julien Strange & LeXenoGeek